|
|
Portrait |
|
|
||||||||||
BUSH Percy 23/06/1879 - 19/05/1955 Poste : Demi Ouverture Autres fonctions : Vice-Consul de Grande-Bretagne |
|
Premier match Le 3 avril 1910 contre le Sporting Club de France Dernier match Le 28 décembre 1919 contre l'Olympique de Paris -------------------------------------------------------------------- International gallois :Avec le pays de Galles : 8 sélections entre 1905 et 1910.Avec les Lions britanniques : 4 sélections en 1904 en tournée en Australie et en Nouvelle-Zélande--------------------------------- [1] Le Phare 04/04/1910 |
||||||||||||
"Un footballer célèbre à Nantes" Ainsi titrait l’Express de l’Ouest, le 2 avril 1910, dans un grand article. Oui, car un grand, très grand joueur arrive à NANTES. Il est né à Cardiff. Son père, James BUSH, professeur d’art, est un des fondateurs, en 1875, du R.F.C. CARDIFF. Percy BUSH a fait ses études à l’Université Collège de Cardiff et joue au rugby dans le club de la ville avec son frère Fred souvent dans la ligne des trois quarts. Il se fait remarquer très rapidement pour ses qualités d’athlète et aussi de fin stratège. BUSH fut sélectionné avec l'équipe des Lions pour la tournée aux Antipodes, en 1904, qui comprenait plusieurs joueurs du pays de Galles. Il compte 4 sélections avec cette équipe. C'est, dans cette tournée, que Percy Bush a bâti une légende comme le meilleur demi à n'avoir jamais visité l’Australie. Il marque 104 points : 12 essais, 8 drops, 4 pénalités et 12 transformations – avec un match où il marque 17 points ! Il vient en France, en 1906 et 1908 avec l'équipe de Cardiff ou une sélection de son comté, dispute des matchs contre les équipes parisiennes du Racing Club de France ou du Stade Français. Avec l’équipe du Pays de Galles, il compte 8 sélections, ce qui est peu. Sa fantaisie et son individualité dans le jeu n'ont pas contribué à obtenir plus de sélections. Lors de la tournée des All Blacks, en 1905, il fait partie de l'équipe du Pays de Galles qui leur inflige la première défaite : 3 à 0, le 16 décembre 1905. C’est un joueur vif, déroutant, intelligent, fin tacticien et doué d'un coup de pied phénoménal qui arrive au S.N.U.C. Son départ de Cardiff a causé une sensation énorme dont tous les journaux sportifs d’outre-manche se sont faits l'écho, même les plus guindés de leurs grands quotidiens : le "Times", le "Daily Mail". Cet événement ne pouvait pas, naturellement, passer inaperçu en France, et la "Vie au Grand Air", le grand journal hebdomadaire sportif signale l’arrivée en France du « prince » des demis. Dans la composition de l'équipe de Cardiff qui vient en France, le 2 novembre 1908, on est surpris de voir dans la ligne des trois quarts, l'ailier Georges dit Geo MERGAULT, ancien joueur du Stade Français et du S.N.U.C parti au Pays de Galles et de retour, en 1909. Il a certainement joué un rôle d'"agent" pour faire venir son équipier. Fin 1909, il publie un petit livre sur le jeu gallois dont la préface est de Percy BUSH et est diffusé par BLOT-ROCHARD, qui fut en 1911 un des investisseurs du Parc des Sports. Percy BUSH désirait depuis longtemps habiter en France. Pascal LAPORTE, tout naturellement, lui trouve un travail dans une entreprise nantaise exportant une grande partie de ses produits vers l’Angleterre qui est simplement celle qu'il dirige. Parallèlement, il a une petite officine où il donne des cours d'anglais. Cette venue ne se fera pas sans problème. Les clubs, les plus huppés de l’hexagone, se poseront la question de savoir pourquoi le S.N.U.C, club sans passé sportif, a pu compléter son équipe avec un tel joueur. La qualité de joueur professionnel a été évoquée dans les hautes sphères du milieu du rugby, mais PERCY BUSH se défendra toujours de jouer pour le plaisir et non pour l’argent. Pendant plusieurs années, la délivrance de sa licence sera retardée pour ces raisons. On inaugure le 3 avril 1910, le nouveau terrain de la Prairie d’Amont contre le S.C.U.F., équipe chère à l’ami de Pascal LAPORTE : Frantz REICHEL. Devant près de deux mille spectateurs, Percy BUSH étale tous ses talents pour le plus grand plaisir des supporters : "C'est alors que nos compatriotes virent le grand triomphateur de la journée à l'œuvre. Partant comme mû par un ressort après s'être assuré le ballon avec une adresse prestigieuse, le Gallois court à gauche, à droite, feinte, déroute ses adversaires, pénètre dans leurs lignes et lance ses trois quarts en démarquant deux ou trois hommes. La ligne n'est pas encore habituée à ce jeu, rien ne réussit, mais c'est quarante ou cinquante mètres de gagnés à chaque fois."[1] Mais le 10 avril 1910, il rentrera dans le livre des records du club et peut-être aussi celle du rugby français. Plusieurs historiens situent ce record contre Le Havre A.C., mais celui-ci fut établi contre le S.C. Nazairien à la prairie d’Amont. Ce jour-là, Percy BUSH marqua 57 points : 7 essais, 4 drop-goals, 2 pénalités et 7 transformations. Le S.N.U.C. sera vainqueur 71 à 17. Il sera le véritable détonateur du rugby local et, tous les dimanches, les spectateurs se pressaient nombreux autour du terrain de Longchamp ou du Parc des sports pour venir applaudir le « magicien » du S.N.U.C. Le journal "Le Sport" du 28 Avril 1911, le décrivait ainsi: "Percy BUSH, le prestigieux Gallois dont le départ laissa dans le plus grand ennui le Cardiff Football Club, l’homme le plus extraordinaire qui parut sur un terrain de rugby. Et l’on ne sait ce que l’on doit admirer le plus de sa science ou de ses qualités d’adresse et de rapidité. Possédant des feintes extraordinaires, son jeu est d’une excessive mobilité et oblige l’adversaire à une surveillance de tous les instants. Il réussit des buts, des drop-goals invraisemblables." L'été de 1910, il essaie de convertir ses nouveaux équipiers au jeu de cricket, dont il est un excellent joueur, afin de les préparer à la prochaine saison de rugby. Mais les parties resteront au stade amical. Dès sa signature, PASCAL LAPORTE rend officiellement ses galons de capitaine à PERCY BUSH qu’il détenait depuis la création du club. Son humour, sur et en dehors du terrain, ainsi que ses facéties avec ses équipiers ont contribué à son image et son intégration dans le paysage sportif nantais. Pour l’anecdote, il transformait le fameux mot "marque" par le mot de Cambronne avec son accent gallois "marde". Selon le "Rugby World" du mois de janvier 1998, revue rugbystique mondiale, PERCY BUSH est considéré comme le cinquième meilleur demi-ouverture gallois du siècle derrière Barry JOHN, Cliff JONES, Phil BENNETT et Glyn DAVIES. Les spécialistes du rugby apprécieront. Il retourna, en 1913, disputer quelques matchs avec son ancien club le R.F.C.Cardiff mais rejoindra Nantes avant la guerre. Durant les hostilités, il retournera au Pays de Galles, mais revint, en 1919, rejouer quelques matchs avec l’équipe du S.N.U.C. Ses activités professionnelles l'éloignent des terrains de rugby, mais il est un spectateur assidu des matchs au Parc des Sports. Il écrit de temps des rubriques sportives dans des journaux locaux ou nationaux sur sa vision du rugby et de son évolution. Entre les deux guerres, il sera nommé par sa Gracieuse Majesté, proconsul à Nantes le 19 octobre 1918. Il devint vice-consul en décembre 1924 et y fut consul de 1911 à 1936 avant de démissionner en 1937. Au moment du "clash" avec les Britanniques, en 1931, il mettra tout son poids de diplomate pour que la France réintègre le tournoi des cinq nations, aidé par son ami SNUCiste PICHERIT. Ce qui fut fait en 1940. On n'est pas surpris de voir le nombre de matchs contre les sections de l'Armée Anglaise qui stationnaient à Nantes au début de la guerre, en 1940, après que les relations furent établies. Le Stade Nantais fut certainement le premier et le seul en France à cette époque à disputer les premiers matchs contre les Anglais qui nous avaient exclus pendant 10 ans grâce à Percy BUSH. Il repartira dans son pays natal en même temps que l'armée britannique quittait Nantes, en juin 1940. Il sera un grand artisan de la venue de son ancien club, le R.F.C. CARDIFF à Nantes, le 31 décembre 1945, pour aider le S.N.U.C. à remplir ses caisses suite aux bombardements de Malville en 1943. Quelques années plus tard, il se fera un plaisir de recevoir l'équipe du S.N.U.C. mais aussi ses copains vétérans, ses "Old Players" qui se disaient champions du monde et des environs. Il s'éteindra dans sa bonne ville de Cardiff à la veille de ces 76 ans. |
||||||||||||||
![]() |
||||||||||||||