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Naissance du Stade Nantais (Equipe du Lycée de Nantes)

04/02/2024

 

 

 

 

Nous ne pouvons pas parler de l’histoire de notre club sans nous arrêter au lycée de Nantes devenu en 1919, le lycée Georges-Clemenceau, du nom de son illustre ancien élève.

Comme nous l’avons vu précédemment, après 1870, la préparation militaire devient une priorité et il y a une obligation institutionnelle de développer la gymnastique dans les lycées de garçons : par la formation des enseignants, par la construction de gymnase, etc.… Après leur passage au lycée, beaucoup d’élèves s’orientent vers l’École militaire de Saint Cyr ou une école d'ingénieurs polytechnique.

En 1879, un noyau d'élèves fréquentant le gymnase de M. ETIENNE, professeur de gymnastique, forme un groupement portant le nom de société de gymnastique de "la NANTAISE". L’ancêtre de l’actuelle qui disparut au bout de deux ans et fut recréée, en 1882, sous le même nom de "la NANTAISE". Jusqu’en 1884, M. ETIENNE est professeur de gymnastique au lycée, M. CLEMENT lui succédera jusqu’en 1924.[1]

Le 14 mai 1886, est créée, à l’initiative des élèves du lycée, l’association : le STADE NANTAIS dont le but est d’organiser des courses à pied. Son terrain est…la cour du lycée. On opte pour les couleurs du maillot : jaune et noir. Après 1920, l’équipe se fera appeler « les Tigres ».

À son origine, elle subit l’influence parisienne et est calquée sur les deux célèbres clubs parisiens : le Stade Français (1883) et le Racing Club de France (1885). Elle emprunte au premier le mot stade et l’adapte à la ville de Nantes. Dans le livre « Les Sports Athlétiques » écrit par Frantz REICHEL et Léon MAZZUCHELLI 1895, ceux-ci précisent :

« A partir de ce jour, les élèves, encouragés par ces Comités, dirigés et appuyés par les membres zélés et enthousiastes de l'Union, se formèrent en associations. La première Association scolaire qui demanda aide et protection à L'Union fut celle d'un lycée de province, le Stade Nantais, fondée le 16 Mai 1886 par M. NIVET membre du Stade Français.»[2]

C’est la première association scolaire française créée en France, bien avant les grands lycées parisiens comme Lakanal (1889) ou Janson de Sailly (1890). Leurs créations sont dues à l’initiative plus ou moins spontanées des élèves, les autres ont été créées à l’instigation des maîtres.

Le 3 mai 1888, le président du Stade nantais écrit à monsieur le maire de Nantes :

« J'ai l'honneur de vous adresser par écrit, la demande à laquelle vous avez bien voulue nous faire pressentir une réponse favorable dans votre audience du 2 mai courant. Nous sollicitons, mes amis et moi, l'autorisation de faire, chaque samedi, de 4 heures à 5 heures, dans le terrain libre de la Visitation, les courses à pied organisées par les élèves du lycée de Nantes.

Nous serions heureux, que c'est institution qui a, sous la forme d'un amusement de la jeunesse, à côté sérieux et patriotique obtint la bienveillance de l'administration municipale. […] »[3]

Ce document est signé A BRIAND, candidat à l’école spéciale militaire et non Aristide BRIAND, autre élève illustre du lycée.

En 1892, le club comptait 103 membres actifs et 7 honoraires. Le président d’honneur était statutairement le proviseur : l’abbé FOLLIOLEY et le président : G. AMISSE.

Marcel PIONNEAU, un des premiers fondateurs du SNUC écrit sous le pseudo R. de la Paix dans Ouest Eclair :

" Le Football rugby est depuis longtemps en honneur dans la région nantaise ; dès 1886, le lycée de Nantes l’admettait pendant les récréations et les élèves se divertissaient avec le ballon ovale."[4]

A son origine les étudiants du Stade Français pratiquaient le football-rugby et le law-tennis, ce qui a fortement influencés nos étudiants nantais.

En 1890, on organise des matchs de FootBall ou de barrette, dans la cour du Lycée suivant une répartition définie à l’avance et écrite.[5]

À la fin de leur scolarité au moment de recevoir leurs prix, l’ensemble des élèves, leurs parents et amis, terminent leur année, par des jeux et des activités sportives au Château de la Collinière, propriété du lycée. Les premiers « lendits », compétitions sportives scolaires, ont lieu à Paris en juin 1889. Le lycée de Nantes a eu, lui aussi, son lendit en 1892.

" La chose s’est passée, hier, très simplement, d’une manière toute familiale, sans cette pointe de cabotinage qui entache le lendit des Lycées de Paris, et qui gâterait les meilleures intentions. La fête, ici, a conservé un caractère de stricte intimité.Le Stade Nantais, comme disait le programme, le lieu où les jeunes gymnastes du Lycée prennent leurs ébats et qui était hier, le théâtre de leurs joutes pacifiques, est situé à la Collinière, à belle distance de l’extrémité de la ligne de tramways. Le Lycée possède là une superbe propriété, une seigneuriale demeure que ceignent de toutes parts de grands arbres, des chênes touffus, des hêtres droits et forts et des taillis promettant aux générations futures d’écoliers d’admirables et d’ombreuses futaies.

Les invitations étaient peu nombreuses, et encore, les jeunes organisateurs n’espéraient-ils pas qu’un accueil aussi empressé leur serait réservé. Le nombre des amis venus pour les applaudir a dépassé leurs prévisions, et ils ont pu craindre un moment de voir les chaises leur manquer. […]

Monsieur, le proviseur FOLLIOLEY accueille avec infiniment d’amabilité ses hôtes de quelques heures, et les jeunes gens qui ont organisé la réunion, « les commissaires » s’empressent très galamment d’offrir le bras aux dames à leur arrivée.

On est d’ailleurs tout à la joie. On vient d’apprendre, la veille seulement, le résultat des examens du baccalauréat ès sciences, et le Lycée est fort bien partagé, puisque sur 31 candidats admis pour le département, il a vu recevoir 21 des siens.

Monsieur le proviseur, les professeurs présents et les jeunes bacheliers sont chaudement félicités.

Le programme de l’après-midi comportait exclusivement des courses à pied et des sauts. Les champions étaient nombreux, tous ardents, tous vigoureux, et la victoire a été chaudement disputée.

Il faisait délicieux dans la grande prairie ombragée d’acacias aux dentelures légères, que garnissait, sur trois côtés, la foule des spectateurs et des spectatrices en claires toilettes, et le tableau des coureurs en maillots sombres ou bariolés, s’élançant dans la carrière, l’écharpe au bras, et filant comme des flèches, impétueux, remplis d’émulation était fort pittoresque. Nous avons passé là quelques moments vraiment agréables.

On a surtout applaudi frénétiquement la grande course de fond, à 1500 mètres, qui a été très joliment menée par les deux frères Masseron et par M. Fitau. […]

Avant de procéder à l’appel des lauréats, M. le proviseur Follioley, dans une allocution très applaudie, a rappelé qu’en ce moment on donnait, et avec juste raison, une certaine importance aux exercices physiques, si salutaires, si propres à favoriser le développement des jeunes hommes, quand ils sont sagement pratiqués.

Le Lycée de Nantes ne pouvait rester en arrière. Il a eu cette année ses concours de football et de paume, qui ont eu lieu au Lycée; ses épreuves de courses à pied; c’est un début, et le succès qu’il a obtenu est encourageant. Monsieur le Proviseur formule en terminant l’espoir que l’année prochaine on pourra faire mieux.  […]

Nous souhaitons que les projets de M. Follioley trouvent leur réalisation. Les élèves du Lycée de Nantes, qui viennent de nous prouver qu’on peut être à la fois un élève très brillant, un bachelier très brillant, un bachelier plein d’avenir et un gymnase agile, un solide et un vigoureux garçon, tiendront, nous en avons la conviction, le très bon bout lendit du comme ils le tiennent dans les examens."[6]

On découvre que nos jeunes nantais jouent au football et à la paume. Il s’agit bien évidemment du football rugby et du tennis. Comme nous l’avons signalé précédemment le football, tel nous le connaissons aujourd’hui, n’avait pas fait la conquête de nos lycéens nantais. Quant au jeu de paume, il s’agit, ce qu’appelaient les Anglais : le lawn tennis, le tennis sur gazon. Le jeu de paume bien que populaire à Nantes disparut au début du XVIIIe siècle.

En juin 1892, il adhère à l’Union Française des Sports Athlétiques (U.F.S.A.), créé en 1887 par le Stade Français et le Racing Club de France, en même temps que la longue paume de Valenciennes, le lawn du Luxembourg et du Sport Athlétique du Lycée de Brest. L’Union compte à cette date 56 sociétés.[7]

" En 1892, le président du Stade Nantais est pour l’année M. LEMERLE. Un champion est récompensé pour ses résultats sportifs : Pierre FITAU devant Maurice MASSERON. On note que seules des épreuves d’athlétisme sont disputées."[8]

Pour l’année 1896, le président est M. LE GUERN. M. RAGAINE, élève de philosophie, est proclamé champion du Stade Nantais et reçoit un objet d’art offert par le Baron Pierre de Coubertin qui était alors secrétaire de l’U.S.F.S.A. Il est à noter que le concours de Law Tennis est remporté par Maurice DUFOUR. Dans son allocution avant les épreuves M. LE GUERN.

" […] remercie les professeurs, les familles et leurs amis d’être venu en si grand nombre honorer la fête organisée par ses camarades. Il a fait allusion à la création d’ue deuxième société qui pouvait semer la division dans le Stade Nantais, mais l’union est plus grande que jamais et une amitié réelle unit les sociétaires du Stade qui est protégé par la direction du Lycée. » Il est à noter que des épreuves d’escrime de gymnastiques et de lawn-tennis s’ajoutent aux épreuves d’athlétisme."[9]

La Cie des tramways avait organisé un service d’omnibus pour toutes les personnes souhaitant se rendre à la fête annuelle du Stade Nantais.[10]

Quatre matchs de tennis ont lieu, la finale est remportée par PAGEOT. M. de CHATEAUBRIAND est proclamé champion du Stade Nantais pour l’année 1897.

Le 25/6/1898, le club organise comme de coutume sa fête sportive. Monsieur De CAUMONT remplace en qualité de proviseur l’abbé FOLLIOLEY qui sera le dernier prêtre proviseur d’un établissement public. Ce dernier est définitivement président d’honneur du STADE NANTAIS. Il offre un objet d’art au champion stadiste de 1898.

Dans l’annuaire de l’U.S.F.S.A. de l’année 1898-1899, il est noté que sont Présidents d’honneur : Mr DE CAUMONT, l’Abbé FOLLIOLEY et surtout Pierre de COUBERTIN.

À la fin du XIXe siècle, le Stade Nantais commençait à pratiquer, trois sports : l’athlétisme, le football rugby et le tennis soit trois activités que notre club a pratiquées à sa création.



[1] Cahier N° 8 Notre mémoire « Cahiers du Comité de l’histoire du Lycée Clemenceau » Juin 1995 page 12

[2] Les Sports Athlétiques 1895 REICHEL et MAZZUCHELLI

[3] Archives municipales Nantes (manque ref)

[4] Ouest Éclair 09/02/1929

[5] Suivant document joint de PEDRON Marcel

[6] Le populaire 23/7/1892

[7] La jeunesse 12/06/1892

[8] Le populaire 24/07/1892.

[9] Le phare 27/06/1896

[10] Le phare 26/06/1897

 

 

 

 

 

 
   

 

 




 
 
 

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