« Retour
             
 

 

 

Portrait

 

 

 
             
 

OLLIVIER Marcel

26-04-1909 - 09-12-1993

Poste : Pilier

 
 
   
 

Premier match

Le 25 septembre 1932 contre l'Aviron Bayonnais

Dernier match

Le 2 avril 1950 contre l'Armée Française de l'Air

 

Capitaine de l'équipe de France militaire de rugby : 20 fois (1937,1938,1939)

International Français FIRA A : 1 sélection 1935

Champion de France Honneur 1933

------------------------------------------

[1] Ouest France 14/11/1986

[2] Extrait l’attaque du P.C. de l’état-major du Maquis de Saffré.

http://chouannerie.chez-alice.fr/Deportation_44/Textes/Attaque%20du%20PC_maquis.htm

[3] Ouest France 14/11/1986

[4] Ouest France 14/11/1986

 
             
           
 

Né à Vannes d’un père militaire, maréchal des logis au 35e régiment d’artillerie, Marcel a reçu une éducation "à la dure" où la condition physique était un maître-mot.

Il s’engage dans l’armée à 18 ans et pendant son service militaire, c’est au bataillon de Joinville que Marcel, en côtoyant des camarades rugbymen sudistes, commença à montrer de belles dispositions pour ce jeu. Fondu de sport, il excelle aussi au basket et au football.

Son palmarès est assez éloquent :

20 fois capitaine de l’Équipe de France militaire.

Champion de France de National B en 1932-1933

21 ans en équipe première du S.N.U.C

14 ans capitaine du S.N.U.C.

International A contre l’Italie en 1935

Il est sans conteste le leader des joueurs du S.N.U.C. avant et après la guerre 1939-1945. Rude au combat, sa fierté était de dire qu’il n’a jamais été expulsé des terrains.

Comme nous l’avons vu, la France d’avant-guerre était exclue de l’International Board. C’est pourquoi son palmarès international n’est pas plus étoffé. Il était sélectionné pour Allemagne France en 1938, mais le match fut repoussé.

Il pouvait jouer à tous les postes de la ligne d’avants et réalisait 11’3 aux 100 m.

" Mes copains, les grands joueurs nantais de l’époque, c’étaient GONON, FAUCON, FILLOL, militaires comme moi et en sacrée condition physique. Pensez, on faisait régulièrement le « soldat de demain. »

Un double décathlon sur huit jours avec un cross, un saut à la perche, du tir, un 100 m, de la natation, de la barre fixe, porter un sac de 50 kg à 100 m etc., un crève bonhomme. Après ça, un match paraissait facile."[1]

Très estimé sur et en dehors des terrains, le rugbyman a le muscle à fleur de peau et l’humour au coin des lèvres. Celui que l’on surnomme affectueusement "Olive" a une calvitie prononcée depuis ses 25 ans

Militaire de carrière, il devient moniteur d’éducation physique au service départemental de la XIe région, puis professeur de gymnastique au Lycée CLÉMENCEAU et termina sa vie active comme surveillant général au Lycée Livet :

"On ne dit plus « surgé » mais conseiller d’éducation. En fait, j’étais là pour conseiller aux gamins de ne pas faire les cons".

Mais son plus beau combat, fut ses actes de bravoures et de résistance pendant la guerre 1939-1945 au sein du maquis de Saffré.

L’état-major du maquis logeait chez Marcel OLLIVIER au lieu-dit le Touillon dit Tourillon.

En cette fin de juin 1944, les maquisards étaient entourés par la milice allemande fortement armés. Devant la forte pression militaire certains résistent et d’autres se rendent. On déplore beaucoup de blessés mas aussi de nombreux morts dont le mémorial à Saffré est le témoignage.

Mais ce matin du 29 juin 1944, les Allemands recherchent les têtes pensantes du maquis dont le capitaine Marcel OLLIVIER.

Ils arrivent près de son domicile et, après avoir neutralisé deux maquisards qui dormaient dans sa 202 rouge, cernent l’imposante bâtisse.

"[…] C'est à 6 heures précises que, de la fenêtre de sa chambre, M. OLLIVIER aperçoit des Boches se faufilant derrière la murette, progressant vers le château. L'un d'eux entre dans la propriété, monte le perron et frappe à la porte. M. OLLIVIER, vêtu légèrement, ouvre la porte et se présente un peu de biais, par rapport à l'extérieur. Inspiration providentielle ! Un des Boches, de derrière la murette, balaie à quinze mètres l'entre bâillement de la porte, d'une salve de mitraillette : deux balles atteignent le si sympathique colosse, l'une au biceps droit, qu'elle traverse de part en part, l'autre en plein ventre qu'elle traverse également, en ressortant sur le côté droit entre deux côtes. M. OLLIVIER fait quelques pas vers sa cuisine ; il y tombe dans une mare de sang. « Ne t'effraie pas, dit-il à sa femme, donne-moi un verre de rhum et restez tous à la maison. » [… ]

[..]L'affaire est terminée : en route pour Nantes ; dans sa 202 rouge, on fait monter le vaillant sportif avec Louis LEHO : deux miliciens les gardent, mitraillette au poing ; sur le siège : le Dr Ruppert. Dans une seconde auto : MM. Billoteau père et fils, Louis Sudan et Jean Tarras, gardés par deux Boches, qui les menacent continuellement de leurs armes. Les Allemands, qui savent que M. OLLIVIER est « capitaine » dans l'armée, se frottent les mains en jubilant : « Capitaine capturé ! Capitaine capturé !" [..]

[...] Cependant, à Nantes, au siège de la Gestapo, place Foch, n° 1, M. OLLIVIER est déposé, jeté plutôt, dans une écurie, à même le sol. On est le jeudi : il restera là jusqu'au dimanche, sans aucun soin, sans aucune nourriture !

OLLIVIER n'y est incarcéré que le 2 juillet, dans la cellule des condamnés à mort, et, sans avoir reçu le moindre soin, il est reconnu bon pour le prochain convoi ! C'est ainsi que, menottes aux mains, vêtu de chaussettes, d'une chemisette de sport et d'un pantalon de flanelle, maculé du sang qui coule depuis plusieurs jours de ses blessures, il prendra part au triste convoi du lundi 10 juillet, des 56 déportés, dont tant de Nantais et de patriotes des communes avoisinantes ne devaient pas revenir [...]"[2]

Les autorités allemandes réalisent là leur dernière grande opération contre la Résistance en Loire Inférieure, avant de quitter définitivement Nantes et sa région proche le 12 août 1944.

Comme Marcel le disait non sans humour, il n’avait pas été sélectionné en 1938 pour rencontrer l’Allemagne mais en 1944, la rencontre ne fut pas du même acabit et la mêlée dure a relevé car il fut le seul officier du Maquis de Saffré à être châtié par les Nazis.

Il est dans le convoi qui quitte Nantes le 10 juillet vers Belfort avec un groupe de 55 résistants, est transféré à Natzweiler le 26 août 1944 puis déporté à Dachau.

"14 factures et la tête au carré place Louis XVI par la Gestapo. Enfin, Natzweiler et Dachau, 92 kg au départ et 55 à l’arrivée, le 26 mai 1945"[3].

D'après Margot OLLIVIER, à la libération du camp de Dachau et de ses kommandos par les Américains, Marcel OLLIVIER, qui était atteint du typhus, ne fut pas libéré immédiatement. Il réussit à faire transmettre un message radio signalant sa présence dans ce camp :

"Marcel OLLIVIER est vivant. Il est à Dachau !".

Ce message fut entendu par l'un des officiers d'André OLLIVIER, son frère, qui commandait une compagnie de Tirailleurs Marocains dans l'Armée de De Lattre de Tassigny. Averti, il vint à son chevet et, grâce à une intervention de De Lattre auprès des Autorités américaines, il put le rapatrier en France.

Marcel arriva à Nantes le 26 mai 1945, sans forces, terriblement amaigri et méconnaissable. Mais le dimanche 27 mai, après avoir été accueilli avec des gerbes de fleurs sur la place de l'église de Riaillé, il remonta à pied le bourg en tenue de bagnard sous les acclamations des Riailléens. Puis, il s'en alla festoyer avec ses amis, dont le commandant Yacco, à un banquet préparé par Mme Louise Hayère (Mme Quintin).

Comme il aime à le dire :

"J’ai rejoué au rugby au mois d’octobre. C’est le rugby qui m’a sauvé"[4]

Il regrettera de ne pas être le capitaine de l’équipe du SNUC qui rencontrera CARDIFF, le 1er janvier 1946. Son état physique ne lui permettait pas de disputer des matchs aussi importants mais il se rattrapera plus tard.

Il décède en 1993 à l'âge de 84 ans.



 
     
   
             
 
 
 

Powered with Kameliweb by RACV ©

Création de site internet
Devis en ligne gratuit
 

 

 

 

Bon plans : Services, ProduitsAnnuaires

 
     

SiteMap : Promo1 - Promo2 - Promo3 - Promo4 - Promo5 - Promo6 - Promo7 - Promo8 - Promo9 - Promo10 - Promo11 - Promo12

 

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. En poursuivant votre navigation, vous consentez à l'utilisation des cookies.