On est surpris de voir, dans les compositions des équipes de rugby pendant la période de 1913 à 1916 d'un ELUERE X à coté souvent de ELUERE A. ELUERE A était Antoine et non Alfred qui était très engagé dans la guerre. ELUERE X était Xavier ELUERE dont l'oncle était Louis ELUERE, père d'Alfred et d'Antoine.

Xavier est natif de la commune d'Issé où il vécut dans une grande famille comptant quatre frères et cinq soeurs

Il aime le sport et suit ses cousins dans leur pratique notamment le rugby mais aussi la boxe dont Alfred était un adepte.

Dans la période estivale, il pratique l'aviron et surtout l'athlétisme où il brille notamment dans le lancer du disque. Le 19 avril 1914, il termine deuxième avec un jet de 20 m 35 derrière son cousin Alfred (25 m 60). Dans le championnat de l'Atlantique de 1915, il termine 5^e dans cette épreuve remportée par MARTINEAU devant TILH tous les deux du S.N.U.C.

Dans les équipes de rugby, il joue régulièrement soit au poste de 2^e ligne, soit celui de 3^e ligne. Il est aime le combat des avants.

Il s'engage comme volontaire dans la Grande Guerre en 1916 pour quatre ans.

À la fin de celle-ci, il rejoint ses trois cousins Robert, Alfred et Jean qui venait de s'associer avec leur père Louis à Paris.

Si Alfred continuait le rugby au S.C.U.F., Xavier est attiré par la boxe qu'il dispute dans la catégorie poids lourd.

Il se crée un beau palmarès en devenant champion de France amateur 1920 et 1921.

En 1920, aux Jeux Olympiques d'Anvers, Xavier ELUERE, décroche la médaille de bronze des lourds plus de 79,4 kg. Il bat l'Italien BARBARESI et le Norvégien Sigurd HOEL, avant de s'incliner en demi-finale contre le britannique RAWSON. Il bat l'Américain SPENGLER (forfait) pour la médaille de bronze.[1]

Il passe professionnel de 1922 à 1924 où il remporte 10 victoires dont 7 avant la limite et concède 5 défaites.

Les archives de la Fédération française de boxe l'ont un peu oublié et il est difficile de reconstituer son palmarès.

Nous pouvons compléter son portrait en indiquant qu'il se marie, le 31 juillet 1926, à Paris, sans laisser de descendance. Il deviendra vendeur ambulant. Domicilié à Bordeaux à la date de sa mort, il s'éteindra au sanatorium de Saint-Privat-des-Prés (Dordogne) le 5 février 1967.

Laissant derrière lui un héritage sportif méconnu mais néanmoins remarquable,il restera toujours dans l'ombre de son illustre cousin Alfred.